Jean LAPARRA

Jean nous a quitté en juin 2013 à l’âge de 91 ans.

Rencontré au cours d’une activation radio au fort de Troyon en 2009, nous nous étions donné rendez-vous à la fin d’une assemblée générale au Centre Mondial De la Paix. Nous avions encore parlé beaucoup de radio et il nous avait montré des documents du début de la télégraphie militaire.
Après échange d’adresses de messagerie nous nous sommes promis de nous tenir au courant de nos activités.
Quelques temps après, il nous informe qu’il va avec d’autres collectionneurs faire une exposition au Mémorial sur ces matériels ainsi que de la transmission télégraphique sans fil. C’est avec un immense plaisir que nous avons accepté de voir son exposition et entendre  ses commentaires. Muni d’appareil photos, nous avons passé un temps merveilleux en sa compagnie. Le reflet du vitrage de protection donne de bien maigres photos. Qu’à cela ne tienne, il nous dit : «  quand nous démonterons l’expo, je vous le fait savoir ». Ce qui fut fait. C’est ainsi que nous avons découvert le coté radio de Jean, mais c’est seulement une petite partie du personnage. Nous apprenons qu’il est Maire Honoraire du village détruit de Bezonvaux, où il fait un travail extraordinaire (tous les ans, il réunit les descendants du village pour  la cérémonie, fait un petit journal avec des articles dont seul ce livret peut témoigner des recherches, il fait et expose de la peinture. A ce sujet je me souviens d’une journée où nous avions activé le village. Il est venu avec nous vers 9h avec une brioche, resté la journée, partagé le repas quand, vers 18H, il nous annonce qu’il doit partir à Thierville pour démonter son exposition de peinture avec son Association. (Quel extraordinaire exemple !)
A chaque fois que nous activions un site, il était avec nous suivant ses possibilités et quel honneur qu’il nous faisait. Il ajoutait aussi : « au lieu de faire des activations sur site non visitable, allez sur des lieux où l’on peut vous voir ! »
Très souvent, il était avec nous et ses informations historiques sur chaque site étaient mine d’or. Nous étions tous religieusement à son écoute. Il a beaucoup fait pour  notre association, donné  ses petits journaux. Sur l’un d’eux, un article de notre activité au village.
En 2011 à la dernière activation de TM95BV, au Bois des Caures  ce 18 décembre, il nous a repris « ce n’était pas le dernier vrai jour de la bataille de Verdun, mais a bien confirmé l’origine de l’histoire « La vache qui rit et d’autres».
Ainsi se sont déroulés de nombreuses activités radio en sa compagnie : village détruit de Douaumont,  la Falouze où il avait fait avant de venir deux tartes aux pommes avec dessus dessiné REF55.Lors de notre mariage Viviane et moi en 2012, c’est lui qui est parti le dernier de cette soirée vers 3 heures du matin. C’est entre ses deux passages à l’hôpital que  nous avons fait le dernier repas ensemble, invités par lui.
Nous avions engagé une opération menée avec l’association ASCB sur les préparatifs  de la mise en place d’obus démilitarisés  au village. Opération  qui reste en attente. A suivre.
A la fin de son service militaire rentre aux PTT à Reims, voulant échapper à la convocation du travail obligatoire STO, demande à rejoindre Paris dans les mêmes services, là où il  n’est plus titulaire mais auxiliaire.  Lors de la libération, retourne à Reims. Il est chargé de faire le relationnel avec les services téléphoniques de l’armée Américaines.  Ce qu’il fera avec les félicitations de l’armée. Et va les suivre jusqu’à Verdun. Il fera établir des lignes entre le cercle des officiers et des soldats russes.
Dans l’ambulance le 18/09/2011